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Galileo, le concurrent européen du GPS, est opérationnel depuis aujourd’hui

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L’avenir de la géolocalisation est radieux. Selon une étude de l’agence spatiale française, 10 % du PIB européen dépend d’ores et déjà de la géolocalisation par satellite. Ce pourcentage pourrait grimper à 30 % d’ici 2030. Avec Galileo, l’Europe veut refaire ce qu’elle a réussi avec Airbus ou Ariane : devenir un acteur mondial majeur.

Pourquoi concurrencer le GPS américain ?

Depuis plusieurs années, la géo-localisation mondiale est essentiellement assurée par le système américain GPS. Ce système bien connu trouve son origine dans un projet militaire américain. Les militaires ont toujours eu la maîtrise du système GPS, ce qui explique notamment que l’armée américaine peut en tout temps interrompre le service si ses besoins l’exigent. Cela a déjà été fait plusieurs fois lors d’opérations, pour « aveugler » l’ennemi qui perd ainsi ses outils de localisation des troupes.

L’Europe a très vite marqué sa volonté de créer son propre système, car si elle veut être à terme une puissance militaire et politique mondiale, elle ne pouvait accepter de dépendre du bon vouloir de l’armée américaine pour toutes ses opérations de géo-localisation.

En outre , GPS est précis, mais pas tant que cela (Les mauvaises langues disent que c’est volontaire, les militaires ne voulant pas révéler la précision exacte du système).

Galileo a eu le don d’irriter au plus haut point les autorités américaines, qui n’ont officiellement pas compris pourquoi l’Europe se lançait dans un projet concurrent au GPS. Les Etats-Unis ont effectué un lobby extrêmement important pour tenter de freiner le projet, voire de le stopper. Ils ont ainsi pris contact avec plusieurs états européens qui, lors des discussions qui se sont tenues il y a quelques années, ont parfois menacé de bloquer l’ensemble du projet.

Galileo compatible avec GPS

Heureusement, malgré l’opposition américaine, les systèmes sont compatibles : en utilisation combinée, l’utilisateur ne sait pas si son système accroche un satellite GPS ou un satellite Galileo (sauf en termes de précision de la géolocalisation, à moins que les américains augmentent un peu celle du GPS en version civile), et le système est capable de changer de l’un à l’autre sans qu’on s’en rende compte.

Inutile donc de modifier les puces qui équipent  votre voiture ou votre smartphone.

Une montée en charge progressive

Repris en 2007 par l’Agence spatiale européenne sur fonds public, Galileo est entré en phase active en 2011 suite au lancement des premiers satellites (lancés avec le lanceur russe Soyouz, Ariane 5 n’étant pas rentable pour ces charges trop légères). Ils ont rejoints ceux lancés en janvier 2006 à titre expérimental.

Depuis lors, l’Agence a régulièrement envoyé de nouveaux satellites. Ces magnifiques machines volent à 23.000 km au-dessus de notre tête et permettent au « GPS européen » d’entrer en phase active.

D’ici 2020, le réseau satellitaire sera complété et l’on atteindra la capacité opérationnelle totale.

A quoi ça sert ?

La réponse à cette question tient en une estimation : selon une étude de l’agence spatiale française, 10 % du PIB européen dépend d’ores et déjà de la géolocalisation par satellite. Ce pourcentage pourrait grimper à 30 % d’ici 2030.

L’enjeu économique est donc absolument colossal.

Cinq services sont  prévus.

  1. Le premier, le plus visible, est la localisation simple. Celle que vous et moi nous utilisons lorsque nous déambulons dans les rues avec notre smartphone pour aller à un rendez-vous : « tournez à gauche, tournez à droite, vous êtes arrivés ». Dans cette fonction, l’avantage de Galileo par rapport au GPS est sa précision : de l’ordre du mètre.
  2. Le second, payant, est une amélioration du premier. En abonnement premium, la précision peut quasiment atteindre le centimètre. Par ailleurs, grâce à un maillage plus serré des satellites et une double fréquence, le signal devrait être plus stable. Intéressant en environnement urbain densifié entre de hauts immeubles, ou à l’inverse dans des zones désertiques ou sur les océans où l’on observe actuellement des trous de couverture GPS.
  3. Le troisième est la gestion des secours. Appels de détresse, communication avec celui qui a émis l’appel de détresse, couverture mondiale de ceux-ci. Que ce soit sur l’eau, dans les airs ou sur la terre dans les endroits désertiques, la disponibilité  d’un outil efficace et rapide de localisation des situations d’urgence permet d’entrevoir de nouveaux horizons pour les services spécialisés.
  4. Le quatrième service  permet des options intéressantes. Exemple : l’authentification. Les pirates informatiques sont capables de leurrer le signal GPS.  Il est donc possible de faire croire que l’on est à un endroit déterminé  tout en étant  ailleurs sur la planète, en créant un faux signal GPS. Grâce à l’authentification, il sera possible d’obtenir  la certitude  que le signal  est authentique. Ces options intéressent  par exemple le secteur financier,  qui est très mobilisé sur les outils de mobilité. Des premiers ponts sont déjà jetés avec le blockchain pour authentifier la localisation des serveurs aléatoires au fur et à mesure des transactions. Les assureurs aussi  pourraient y avoir intérêt, ou les gestionnaires d’infrastructures lourdes tel les chemins de fer, qui pourraient retracer et dater la trajectoire d’un véhicule ou d’une locomotive dans les derniers instants avant une collision.
  5. Enfin, le cinquième service sera réservé aux Etats et autres autorités européennes.
Droit & Technologies

Annexes

Communiqué de presse de la Commission européenne

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