Voici le plan « anti fake news » de l’Union européenne
Publié le 11/12/2018 par Etienne Wery
L’Europe a peur d’une manipulation des élections de 2019. Elle ne veut pas vivre de Russiagate à l’américaine. Dans cette perspective, la Commission européenne a présenté ce 5 décembre un plan d’action en vue d’intensifier les efforts pour contrer la désinformation en Europe et au-delà.
Pour la haute représentante/vice-présidente, Mme Federica Mogherini, l’enjeu est ni plus ni moins la sauvegarde de la démocratie : « Une saine démocratie repose sur un débat ouvert, libre et équitable. Il est de notre devoir de protéger cet espace d’expression et de ne permettre à personne de semer la désinformation, qui alimente la haine, la division et la défiance à l’égard de la démocratie. Nous sommes l’Union européenne, et en cette qualité, nous avons décidé d’agir ensemble et d’intensifier notre riposte, de promouvoir nos principes et de renforcer la résilience de nos sociétés, à l’intérieur de nos frontières comme dans notre voisinage. C’est la manière proprement européenne de relever l’un des défis majeurs de notre époque.»
Le plan d’action met l’accent sur quatre domaines clés en vue de renforcer effectivement les capacités de l’UE et d’intensifier la coopération entre les États membres et l’Union:
Mieux détecter.
Les task forces sur la communication stratégique et la cellule de fusion de l’UE contre les menaces hybrides au sein du Service européen pour l’action extérieure (SEAE), ainsi que les délégations de l’Union dans les pays voisins, obtiendront le renfort de nombreux personnels spécialisés et d’outils d’analyse de données. Le budget de la communication stratégique du SEAE destiné à la lutte contre la désinformation et à la sensibilisation aux effets néfastes de celle-ci devrait plus que doubler et passer de 1,9 million € en 2018 à 5 millions € en 2019. Les États membres devraient compléter ces mesures en renforçant leurs propres moyens de lutte contre la désinformation.
Riposter de manière coordonnée.
Un système spécifique d’alerte rapide sera créé entre les institutions de l’UE et les États membres afin de faciliter le partage des données et des analyses des campagnes de désinformation, et pour signaler les menaces de désinformation en temps réel. Les institutions de l’UE et les États membres s’emploieront également à communiquer de manière proactive et objective sur les valeurs et l’action de l’Union.
Plateformes en ligne et secteur des services en ligne.
Les signataires du code de bonnes pratiques devraient mettre en œuvre rapidement et effectivement les engagements pris, en donnant la priorité aux mesures urgentes en vue des élections européennes de 2019. Il s’agit notamment de garantir la transparence de la publicité à caractère politique, d’intensifier les efforts pour fermer les faux comptes toujours actifs, de signaler les interactions non humaines (messages diffusés automatiquement par des robots informatiques, appelés «bots») et de coopérer avec des vérificateurs de faits et des chercheurs universitaires pour détecter les campagnes de désinformation et améliorer la visibilité et la diffusion de contenus vérifiés. La Commission surveillera étroitement et en permanence, avec l’aide du groupe des régulateurs européens des services de médias audiovisuels, la mise en œuvre des engagements pris.
Sensibiliser les citoyens et leur donner les moyens d’agir.
Parallèlement à l’organisation de campagnes de sensibilisation ciblées, les institutions de l’UE et les États membres promouvront l’éducation aux médias au moyen de programmes spécifiques. Un soutien sera accordé à des équipes multidisciplinaires nationales de vérificateurs de faits et de chercheurs indépendants en vue de détecter et de dénoncer les campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux.
Plus d’infos
En lisant les documents ci-joints, ou en consultant le site européen contre la désinformation.