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L’Europe veut retrouver sa place sur le marché des semi-conducteurs

Publié le par - 708 vues

Le Chips Act prochainement attendu mobilisera 42 milliards d’euros pour assurer à l’Europe son autonomie stratégique et industrielle sur le marché des semi-conducteurs. La Commission européenne ne veut pas revivre le cauchemar des deux dernières années pendant lesquelles l’Europe devait supplier ses fournisseurs asiatiques pour obtenir des livraisons de ce matériau vital pour la société de l’information.

Les semi-conducteurs sont omniprésents dans notre monde hyper technologique. Ce matériau, qui a les caractéristiques électriques d’un isolant mais laisse néanmoins suffisamment passer les électrons pour générer un très faible courant électrique, est à la base des puces. Le plus connu est le silicium. Sans semi-conducteur, pas de téléphone, de voiture, d’avion, d’ordinateur, d’objet connecté, etc. En bref, pas de numérique ni de société de l’information.

L’Europe jouait jadis un rôle important dans la recherche et la production de semi-conducteurs mais d’autres pays s’en sont emparés. Aujourd’hui, l’Asie concentre les plus grands acteurs et l’Europe représente moins de 10% du secteur.

La pandémie a mis en exergue trois choses : (1) l’importance critique de ce marché, (2) la dépendance totale de l’Europe et (3) le drame industriel et scientifique lorsque l’apprivoisement est perturbé.

Pourtant, la pandémie a été une piqûre de rappel plutôt douce puisque le monde entier étant à l’arrêt, tout le monde a été traité à la même enseigne. Mais même dans ces conditions, l’arrêt de la production et les difficultés d’acheminement ont montré à quel point l’Europe est fragile.

Le pire cauchemar des responsables de la Commission ? Qu’un conflit ou une décision politique survienne, qui ait les mêmes effets mais en ciblant l’Europe.

Exemple ? Si la Chine devait envahir Taiwan, en l’espace de quelques jours l’approvisionnement de ce matériau critique serait arrêté pour une période indéterminée et attendrait le bon vouloir de Pékin pour reprendre. Pékin qui pourrait même, dans ce contexte, faire usage de cette dépendance comme mesure de rétorsion à l’égard des pays qui se montreraient trop interventionnistes dans le conflit. En dehors d’un scénario de guerre, la rareté des micro-processeurs pourrait aussi mettre l’Europe en difficulté si les pays producteurs décidaient de privilégier certains partenaires (ou leur marché national) au détriment d’autres.

Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, du numérique, de l’audiovisuel, de la défense et de l’espace est bien conscient du problème, lui qui fut aussi un haut dirigeant de Bull, Thomson puis France Télécom. Il sait mieux que personne que les semi-conducteurs sont à la société de l’information, ce que le carburant est au secteur automobile.

La Commission européenne a donc fait un constat très clair : les semi-conducteurs « sont au centre de forts intérêts géostratégiques et au cœur de la course technologique mondiale » et il est urgent que l’Europe retrouve son rôle sur ce marché.

Ce constat a déjà été posé en septembre dernier par la présidente Von Der Leyen : « Il n’y a pas de numérique sans puces. Pendant que nous parlons, des chaînes de production entières fonctionnent déjà à vitesse réduite, malgré une demande croissante, en raison d’une pénurie de semi-conducteurs sans précédent. Il ne s’agit donc pas seulement de notre compétitivité. L’enjeu est aussi notre souveraineté technologique ».

La réponse : un Chips Act qui sera présenté prochainement mais dont on sait qu’il sera orienté autour de trois axes :

  1. Une stratégie européenne de recherche sur les semi-conducteurs afin de renforcer et coordonner la recherche ;
  2. Un plan pour renforcer la capacité de production européenne ;
  3. Un cadre de coopération et de partenariat international.

L’idée générale : l’Europe supportera les investissements et plus largement l’ensemble du secteur en assouplissant les règles de concurrence relatives aux aides d’Etats, et en contrepartie de ce soutien public, elle instaurera un mécanisme de préférence européenne en cas de crise.

La Commission a décidé de sortir le canon à euros pour s’assurer du succès de son plan. 42 milliards d’euros y seront consacrés. C’est un montant conséquent, mais à mettre en rapport avec les intérêts stratégiques et le poids de ce secteur : le marché mondial des semi-conducteurs est estimé à 440 milliard d’euros.

Objectif : passer de 10% du marché concentré en Europe à 20% d’ici à 2030, outre les investissements étrangers que cela devrait représenter.

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