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La convergence à l’espagnole

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La convergence, vaste concept qui aujourd’hui s’associe en premier lieu à celle qui s’opère entre le secteur de l’audiovisuel et les nouveaux services multimédias liés aux technologies de l’information, est sans conteste la clé de tout projet porteur pour la Société de l’Information et, puisqu’elle entretient des liens de plus en plus étroits avec elle,…

La convergence, vaste concept qui aujourd’hui s’associe en premier lieu à celle qui s’opère entre le secteur de l’audiovisuel et les nouveaux services multimédias liés aux technologies de l’information, est sans conteste la clé de tout projet porteur pour la Société de l’Information et, puisqu’elle entretient des liens de plus en plus étroits avec elle, l’économie.

L’Espagne accuse un léger retard par rapport à ses collègues européens quant au taux de pénétration de l’Internet dans la société, mais a en revanche devancé dans le temps l’Europe du Nord pour la téléphonie mobile, en réalité à cause d’une excécrable téléphonie fixe. Elle est aujourd’hui dans une position favorable et stabilisée.

Dans ce contexte, affronter avec succès l’explosion que devrait supposer l’Internet sur terminal mobile, grâce à la technologie UMTS (Universal Mobile Telecommunications System), représente un défi pour l’Espagne, qui se retrouve avec de bonnes cartes en mains. La partie n’est pas gagnée pour autant, si l’on considère l’évolution vertigineuse du WAP prévue pour les 5 ans à venir, et sans doute même les changements radicaux annoncés par l’expérience japonaise. Le jeu en vaut pourtant la chandelle, et depuis le 13 mars 2000, où quatre opérateurs ont obtenu une licence de troisième génération, la Commission du Marché des Télécommunications n’a pas quitté le devant de la scène espagnole.

La Comission, présidée aujourd’hui par Madame Birulés avec plus d’indépendance et de sérieux que son prédécesseur, José Maria Vázquez Quintana, destitué avec fracas, est devenue en effet un acteur majeur de la politique du gouvernement de José Maria Aznar. C’ est peut-être, en ces temps de crise de confiance provoquée par les mensonges du Tireless, vache folle et Uranium appauvri, le seul organe crédible de l’exécutif.

Arbitrer la partie entre la toute-puissante Telefónica, l’ unique opérateur espagnol avant la libéralisation, et ses petits amis, dépasse en effet de loin les perspectives mercantiles et électorales qui caractérisent en général le gouvernement. Il s’agit là bel et bien d’intervenir sur le contrôle de l’Information.

L’Espagne a commencé son processus de libéralisation du secteur des télécommunications à la fin des années 80, sous l’impulsion du Livre Vert des Télécommunications de la Communauté Européenne de 1987. Cette même année, la Loi d’Aménagement des Télécommunications libéralise la commercialisation des appareils, mais maintient le statu quo, c’est -à-dire le monopole, de Telefónica pour que, quand il n’y ait plus d’autre solution que la libéralisation des services, elle soit sur la ligne de départ et prête à la concurrence. Quand la libéralisation intervient, le 1er décembre 1998, la protection s’est déjà ajoutée au monopole: José María Aznar, président du gouvernement, a nommé à la tête de Telefónica son grand ami Villalonga, renforçant l’idée d’entreprise du gouvernement.

La concurrence n’est pas prête à se mesurer à ce géant qui continue à bénéficier de privilèges exorbitants sur le terrain de la téléphonie, tout en se préparant un futur radieux sur celui de la communication.. Telefónica lance, à l’époque de l’explosion de la téléphonie mobile et quand Internet n’atteignait que des taux de pénétration très faibles en Espagne, un grand portail en Espagnol, « Terra », succeseur d’Olé, se voulant le lieu de ralliement de la culture hispanique. Aujourd’hui fusionné avec le géant américain Lycos, Terra est une référence pour l’hispanité. Telefónica est aussi à l’origine du groupe Recoletos, qui contrôle la chaîne de télévision Antenna 3, la Radio Onda Cero, le quotidien d’actualité El Mundo, d’économie Expansión, de sport Marca, entre autres…Il suffit de regarder le journal télévisé d’Antenna 3 pour juger de la liberté toute balisée par la tendance gouvernementale de la chaîne. On imagine comment sont traitées certaines informations, comme le délicat problème de la grâce dont a bénéficié un juge corrompu, Gomez de Liaño, que le tribunal supérieur a refusé de réintéger à la magistrature. La couverture extrêmement tendencieuse de ce tremblement de terre démocratique a fait dire à un commentateur: « Je ne sais pas si la justice est corrompue, mais les médias certainement. » Serait-ce plus grave?

On comprend le rapprochement d’Aznar et de Berlusconi au parlement Européen: C’est une nouvelle droite, basée sur le contrôle de l’Information, qui émerge.

Il y a bien un contre-pouvoir médiatique espagnol: le groupe Prysa, avec le portail EresMas, le journal El País, la radio Cadena Ser. Ils dénoncent ce qu’ils peuvent, mais deviennent, aussi, prévisibles et convenus dans leur rôle.

La défense de l’intimité et de la propriété intellectuelle est bien sûr au coeur du débat officiel sur le développement des nouvelles technologies de l’information. En attendant de savoir si vous recevrez bientôt de la publicité personnalisée sur votre portable grâce aux cookies introduits lors de vos visites de sites web, arrêtons-nous un instant sur les noms de domaines.es.

L’ordre ministériel en déterminant les règles d’octroi confine la mission de la société Es-Nic, dépositaire de la vérité en la matière, à exiger des conditions extrêmement restrictives et quelques fois absurdes. L’une de ces conditions, non la pire en soi, nous fournira une note ludique pour finir.

Il est postulé que le nom de domaine.es doit être composé d’un minimum de trois lettres. Vous ne pourrez pas, par exemple, enregistrer vos initiales.es. Mais essayez de vous connecter sur pp.es : C’est bien le site du parti de José María Aznar (Partido Popular) qui apparaît. Le privilège de faire les lois otorguerait-il celui de ne pas les respecter?.

Les promesses de la téléphonie mobile espagnole vont-elles propulser l’Internet dans la société? Il faudra alors veiller à ce que la politisation des médias ne soit pas un mal rampant démultiplié.

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