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Faut-il interdire les téléphones portables dans les écoles ? Un député UMP le demande

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Connaissez-vous le happy slapping ? Cette mode d’un goût douteux, consiste à utiliser la fonction caméra d’un téléphone portable pour filmer l’agression d’un inconnu par le propriétaire dudit téléphone ou par un complice, dans le but de diffuser ce petit film sur le web. L’identité de la victime importe peu (celle là ou une autre,…

Connaissez-vous le happy slapping ? Cette mode d’un goût douteux, consiste à utiliser la fonction caméra d’un téléphone portable pour filmer l’agression d’un inconnu par le propriétaire dudit téléphone ou par un complice, dans le but de diffuser ce petit film sur le web. L’identité de la victime importe peu (celle là ou une autre, c’est aussi bien) ; le but est d’abord et avant tout de filmer et de rediffuser.

Même si un esprit raisonnable a du mal à saisir l’intérêt de l’opération, il demeure que le phénomène connaît un grand succès, auprès des adolescents essentiellement.

D’une gifle au départ, l’ampleur de l’agression s’est aggravée et l’on assiste aujourd’hui à de véritables passages à tabac filmés.

Le phénomène inquiète de plus en plus les milieux chargés de l’éducation des jeunes. C’est que l’on dénombre chaque semaine en France plusieurs incidents de ce type dans les cours de récréation.

Outre les séquelles physiques parfois graves, la victime est toujours très marquée psychologiquement. L’impact est encore plus grand lorsque l’agression a lieu en milieu scolaire, car : (1) la victime connait l’agresseur ; (2) l’attaque a lieu dans une zone où la victime est a priori en confiance ; (3) la victime a peur d’être montrée du doigt par un tissus social qu’elle connait, etc.

L’amplification du phénomène, sur les plans qualitatif et quantitatif, est permise par trois éléments :

  1. 94% des jeunes de 15 à 17 ans possèdent un téléphone mobile (statistique de l’Association française des opérateurs mobiles – AFOM)

  2. Ces téléphones mobiles sont de plus en plus souvent équipés d’une fonction caméra dont le prix se banalise et la qualité augmente.

  3. Le phénomène a été sous-estimé au départ car il faisait rire (mis à part la victime) lorsqu’il s’agissait d’une gifle dans le métro, mais les adolescents le vivent de plus en plus un exutoire à la violence qu’ils ont en eux. Par ailleurs, il semble qu’ils ne perçoivent pas l’impact psychologique alors cet impact est réel et cela qu’il s’agisse d’un passage à tabac ou d’une simple gifle. La victime le perçoit toujours comme une agression physique, injuste, infligée par des « copains » de lycée, doublée d’une humiliation liée à la diffusion d’un film qui sera vu par d’autres personnes.

Le député UMP Nathalie Kosciusko-Morizet (« NKM » comme elle l’indique elle-même sur son site) a déjà demandé en mars 2006 que les portables soient purement et simplement interdits d’utilisation dans les établissements scolaires. A l’époque, le ministre de l’éducation Gilles De Robien lui avait opposé une fin de non recevoir.

Elle a réitéré sa demande récemment, suite à de nouveaux incidents relativement graves qui se sont produits en France au cours des dernières semaines.

L’appel de NKM a été entendu par l’Association SOS Benjamin qui lutte contre les violences à l’école et lui apporte tout son soutien.

Pour l’instant, le gouvernement refuse de prendre en considération la demande, et s’interroge notamment sur l’opportunité d’une mesure nationale alors que chaque établissement a la responsabilité de son règlement en fonction de l’importance et de la nature des problèmes rencontrés.

Du côté des Associations d’écoles et de parents, et des milieux spécialisés dans la jeunesse et l’éducation, la réponse est plus nuancée.

On ne nie pas l’existence d’un réel problème et on insiste sur la nécessité de procéder à une analyse d’un phénomène dont la gravité ne doit en aucun cas être sous-estimée.

Par contre, on souligne aussi que le téléphone portable remplit bien d’autres fonctions. Sécuritaire tout d’abord : un grand nombre de parents sont ravis d’offrir un portable à leurs jeunes adolescents et se sentent rassurés de pouvoir être joints à tout moment par leur enfant. En outre, ils soulignent que ce n’est pas une interdiction qui solutionnera le problème. Enfin, ils relèvent qu’une interdiction en milieu scolaire déplacera seulement le problème de la cour de récréation vers la sortie de l’école ou les rues avoisinantes.

Bref, la solution passerait plutôt par l’éducation.

Tous les protagonistes du débat sont d’accord sur un point : il ne s’agit pas d’interdire le portable à l’école, mais de réglementer son usage.

Et NKM de proposer la création d’une « téléphone box » à l’entrée de l’école, dans laquelle chaque élève doit déposer son téléphone au moment où il arrive. On perçoit bien l’intérêt de la mesure par rapport au happy slapping qui se déroule au sein de l’établissement, mais ici encore les détracteurs relèvent que dès 16h, une fois les enfants rendus à la rue, le phénomène reprendra de plus belle avec le risque que l’environnement moins contrôlé ait pour conséquence une augmentation de la violence (les jeunes se sentent plus libres d’agir en rue que dans la cour de récréation).

Une chose est certaine, il est temps de songer à la régulation de l’usage du téléphone portable au sein des établissements scolaires, et ceci indépendamment du happy slapping. Qu’il s’agisse d’échanges de SMS pendant les cours, de tricherie grâce au téléphone, ou de sonneries intempestives qui retentissent au beau milieu d’une leçon avec des élèves irrespectueux qui entament sans gêne une conversation au lieu d’écouter le professeur, il est temps de former les jeunes à l’utilisation courtoise de leur téléphone. Dans leur propre intérêt …

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